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International Public Utility Foundation
for women's empowerment and equality
www.millennia2025-foundation.org
> Millennia2025 Solidaty-Women
Concrete action and international conference, University of Namur
Millennia2025 Women and Innovation Foundation + The Destree Institute
> 05. Proceedings
2ème session d'action :
Pistes d'actions et mobilisation des parties prenantes
Créativité => Solidarité => Innovation => Action => Egalité
Véronique Inès Thouvenot
PhD, Co-fondatrice et directrice scientifique de la Fondation Millennia2025 Femmes & Innovation, FUPu, Responsable du Bureau de Genève, Responsable fondatrice du Groupe de travail international Millennia2025 WeHealth (Femmes et eSanté) et du WeObservatory, Genève
Extraits
Avec Marie-Anne, c'est sympa d'avoir quelqu'un à qui envoyer des mails à des heures improbables et je lui réponds, à ces heures improbables aussi. Nous sommes ensemble depuis 2010 et, au sein de la Fondation, je m'occupe plus particulièrement des questions de santé, dont Jérôme vient d'évoquer un des thèmes qui nous préoccupent. Vous connaissez Millennia2025 ici à Namur mais Millennia a un bureau à Genève dont je suis la directrice aussi et nous allons peut-être avancer sur un bureau à Lyon grâce à un nouveau partenariat dont je vais vous parler pour la santé maternelle et infantile.
Avec tous les membres de Millennia on a aussi mené une étude prospective, avec la méthodologie de l'Institut Destrée, pendant deux ans. De cette étude, qui a été menée par plus de 600 personnes dans 30 pays différents en 3 langues, français, anglais et espagnol, nous avons obtenu des résultats.
Quels sont les obstacles et défis majeurs par rapport aux femmes et à la santé ?
Il en est ressorti l'éducation : l'éducation, c'est vraiment le thème clé. Jérôme vient de nous expliquer que les femmes tombent malades, ont des infections parce qu'elles ne savent pas que, dans l'eau, il y a des microbes, que l'eau est sale et donc que cela cause l'ulcère du Buruli, les diarrhées, toutes les pneumopathies. Elles ne savent pas, elles ne connaissent pas tout cela. Donc elles ont besoin d'éducation, dans leur langue et dans leur dialecte. Tout ce que nous faisons en français, en anglais, c'est sympathique, mais ce n'est pas utile. Elles ont besoin de leur dialecte local. Un énorme effort est nécessaire et, nous espérons avoir accès à des outils qui permettent immédiatement de traduire dans différentes langues tous les documents et produits nécessaires.
Le coût de la santé : c'est une barrière énorme. La santé devrait juste être gratuite partout dans le monde pour toutes les femmes. Ca ne peut pas être payant, c'est un droit humain, la santé. A partir du moment où on est sur cette planète, la santé doit être accessible et gratuite.
La durabilité : nous travaillons à des solutions pour la santé, pour l'éducation. La première solution de l'étude qui est ressortie en termes de d'innovation et de technologie, c'est la radio, parce que toutes les femmes dans toutes les communautés écoutent la radio locale. Le pouvoir des radios locales est phénoménal. Il faut utiliser les radios locales dans les réseaux. Tout ce que vous avez dit ce matin - et Marie-Anne était hier à la télévision et à la radio locale -, ce sont des vecteurs de solidarité, qui construisent les réseaux. Ces femmes qui vivent dans ces situations où leur dignité est atteinte, ou leur privauté est constamment envahie, elles écoutent la radio, et là elles peuvent avoir des informations qui leur permettent de prendre des décisions. Radio, télévision et, bien évidemment aujourd'hui, tous les outils d'internet, tous les téléphones portables, tous les outils plus sophistiqués. Mais n'oublions pas les outils qui sont déjà en place.
Par rapport à la santé, quels sont les thèmes qui sont ressortis ?
La maternité : la santé maternelle, c'est un problème. Donc on a essayé de trouver une solution. Nous développons, à la Fondation Millennia2025, seize projets présentés sur ce panneau (www.millennia2015.org/millennia2025_foundation ) : sur quatre continents, en huit langues différentes, pour apporter des solutions différentes. Ce n'est pas nous qui les apportons, ce sont les personnes locales, infirmières, sage-femmes, présentées là-bas qui ont des idées, et soumettent leurs projets sur la plateforme internationale Care Challenge avec le soutien de Sanofi Aventis Group et la Fondation Sanofi-Espoir. Nous sélectionnons leurs projets en collaborant pendant un an avec elles, pour d'abord les faire connaître et ensuite les aider à développer leur projet.
Je vous présente ce sac fushia (www.millennia2015.org/M2025_S_F_Photos_2) créé par une infirmière du Nigéria. Au nord du Nigéria, la situation est catastrophique, c'est la guerre. Les femmes ne vont plus accoucher dans les centres de santé, elles restent chez elles. On a décrit ce matin un accouchement à la maison, ce que c'est, le couteau sale, les ciseaux qui n'existent pas.
Là-bas, avec les femmes nigériennes, elles fabriquent ce petit sac. Dedans, elles mettent tout ce que l'OMS recommande pour un accouchement en dehors d'une clinique. Le sac, tout contenu, coûte 22 dollars. Ce n'est pas ruineux ! Et elles s'occupent de le faire transporter dans les zones du nord du Nigéria : 75 sacs complets ont été distribués à des femmes dans le nord du Nigéria voici quinze jours. Notre idée, en plus, parce qu'on ne manque pas d'idées, c'est d'y ajouter un téléphone portable. Je vous ai dit la santé gratuite, mais aussi l'accès à l'information, à la communication, aux sms, dans les langues locales. Un téléphone, une femme. Une femme, un téléphone. Ca c'est une résolution. La téléphonie mobile, ce n'est pas un luxe : c'est juste un droit humain aujourd'hui pour sauver des vies. Donc on va ajouter ce téléphone : 30 dollars de plus. 50 euros le tout.
La Fondation Millennia2025 vient de signer un accord avec un groupe de cliniques privées françaises qui ont uniquement des maternités : une maternité à Lyon, où j'habite, qui réalise 4.000 accouchements par an pour des femmes qui ont des moyens. La clinique est luxueuse, un paradis, on irait accoucher tous les jours là-bas. Et bien, on va leur proposer de donner 50 euros. Une femme vient accoucher, une femme est aidée là-bas. On commence au Nigéria, cela peut couvrir plein d'autres pays.
On parlait des femmes agricultrices. Les femmes agricultrices au Kosovo, vous imaginez ce que c'est ? Elles pataugent dans la boue, elles sont atteintes de diabète, elles ne le savent pas, elles ne sont pas diagnostiquées, elles ne savent même pas ce que c'est. Sauf que le diabète crée des plaies aux pieds. Et que 30% des femmes atteintes de diabète sont amputées des pieds. Allez être agricultrice au Kosovo quand vous êtes amputée des pieds ! Alors avec une infirmière locale là-bas, on développe une petite brochure, en kosovar et albanais, qui va être distribuée à toutes les femmes dans toutes les fermes du Kosovo, pour qu'elles aient cette petite brochure qui contient essentiellement des photos, pour qu'elles se rendent compte que, lorsqu'une blessure de ce type apparaît sur leurs pieds, il faut qu'elles aillent se faire soigner. Et on va utiliser les radios locales, les télévisions locales, pour disséminer ces messages-là, afin de réduire drastiquement le taux d'amputation des pieds chez les femmes rurales au Kosovo.
Je vous donne là quelques exemples, il y en a beaucoup plus. Avec la plateforme Millennia2025-PROMIS, nous allons développer aussi des modules de cours en ligne. Avec le Mexique et des sages femmes traditionnelles dans les villages reculés, on développe des cours en ligne pour qu'elles sachent utiliser les téléphones portables. Enregistrer les données de chaque maman, les envoyer dans les cliniques. Tous ces modules seront bientôt sur la plateforme de Millennia2025: on va notamment pouvoir continuer à développer l'éducation de ces sages femmes traditionnelles.
Pour terminer, nous avons la grande chance ici d'avoir avec nous Fiona Marlow, directrice de Cloud Babies, qui elle non plus ne manque pas d'idées. Elle vient d'Australie, elle y travaille mais trouve que ce n'est pas assez grand. Alors elle prend un avion, fait une heure de vol et va sur une île qui s'appelle le Timor Leste, où on parle le portugais et où la situation est dévastée concernant la santé maternelle. Elle a été plus loin que le téléphone portable. Elle a simplement coupé son stéthoscope, et, quand elle le pose sur le ventre d'une maman, comme physiothérapeute, elle n'a pas toutes les compétences pour en interpréter le son. Un de ses amis techniciens lui a fait un raccord, pour avoir les oreillettes et raccorder le tout au téléphone portable. Le son qu'elle entend avec le stéthoscope sur ses oreillettes passe par le téléphone portable, elle appelle un médecin, un chirurgien, un accoucheur, en Australie, qui entend le même son qu'elle au même moment. Ca peut enregistrer le son sur le téléphone portable aussi, donc être réécouté par d'autres plus tard, et on peut lui répondre, lui dire "attention c'est grave, il faut que la maman se fasse soigner" ou "non, ce n'est pas trop grave, il faut continuer à surveiller". Cela coûte moins de 10 dollars. Les stéthoscopes digitaux coûtent entre 500 et 1.000 dollars. En bricolant, Fiona arrive à 10 dollars.
Voilà, un problème, une solution. Ca se développe à Timor Leste puis on va patenter ce produit - elle est en Australie et la Fondation est en Belgique -, on va travailler sur ces questions de propriété intellectuelle et industrielle, de patente internationale pour que ce matériel soit entre toutes les mains de toutes les accoucheuses du monde entier ! Merci...
> Vidéo
Photos : Julien Destatte (c) Millennia2025 Women and Innovation Foundation
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