> Millennia2025 Solidaty-Women

Concrete action and international conference, University of Namur

Millennia2025 Women and Innovation Foundation + The Destree Institute

 

> 05. Proceedings

2ème session d'action :

Pistes d'actions et mobilisation des parties prenantes

Créativité => Solidarité => Innovation => Action => Egalité

 

Justin Hagena Kakumba

Président SEOUL-KOREA World Congress, Responsable de la Communauté Millennia2025 Grands-Lacs, Leader de l'égalité des genres pour le développement, Stagiaire à Digital Opportunity Trust - DOT Rwanda, Kigali, Rwanda

Extraits 

 

Je suis arrivé de Kigali depuis hier, ma maison c'est à Goma, avec plein d'activités là-bas. Je suis à Millennia depuis 2008, il fallait connaître beaucoup de choses et aujourd'hui aussi on apprend beaucoup de choses avec Millennia, même si on n'est pas ici en Belgique, on travaille toujours en ligne comme Marie-Anne l'a dit. 

 

J'ai travaillé avec les Communautés, à l'Université j'ai créé les Gender Clubs, pour répandre le mouvement et qu'il soit toujours en activité. C'est compliqué en Afrique, mais on crée toujours des occasions. L'année passée nous sommes partis avec l'équipe Millennia en Corée du Sud pour participer à la conférence "World Congress 2014" (www.millennia2015.org/World_Congress_2014_Seoul). On prépare le prochain forum de Séoul pour l'année prochaine. C'est moi qui ai été élu président, grâce à Millennia, grâce à la formation qu'on a ensemble. En anglais on parle de Long Life Learning : la vie c'est une école, quand on vit, on étudie et on apprend, et quand on est ensemble, on est en train d'apprendre, donc je vous invite à apprendre avec moi et je vais apprendre depuis vos présentations. 

 

Je veux qu'on puisse réfléchir sur les causes de la précarité au sein de la population féminine. Parmi les causes, je ne vais pas prendre l'historique et voir comment la femme a été maltraitée dans l'histoire et les conséquences aujourd'hui, parce que le monde a été injuste. Si on est là, c'est parce qu'on veut autonomiser la femme. Si le monde avait été juste, on essaierait de faire autre chose. Il a fallu que la femme soit d'abord négligée et ne pas avoir les opportunités comme l'homme pour qu'on puisse aujourd'hui prendre le temps d'y réfléchir. Je voulais qu'on puisse oublier et donner la chance à la femme de s'élever comme cela devrait être.

Parmi les causes, il y a les guerres. Nous avons visité en 2013 le camp de déplacés de Mugunga, près de Goma, à l'Est de la République démocratique du Congo. Nous avons remarqué qu'il y a plein de femmes et d'enfants. Dans les camps, il n'y a pas seulement la pauvreté et c'est très difficile parce que, même dans les camps, les femmes se font attaquer, ce n'est pas sécurisé. La guerre est une cause directe de la misère et de la précarité au sein des populations. C'est parce qu'on n'a pas vu les hommes, certainement, qui étaient occupés à d'autres activités ou qui n'ont pas voulu savoir. 

 

Il y a d'autres cultures. Au Rwanda, j'ai fait des activités à DOT Rwanda (https://rwanda.dotrust.org/), je forme les gens. C'est sans discrimination mais comme je suis activiste dans le domaine du genre, je m'arrange pour intégrer un grand nombre de femmes et de filles pour commencer un business. A la fin, il y a des femmes qui me disent qu'elles ne peuvent pas commencer parce que leur mari ne l'autorise pas. Souvent ce sont des femmes issues de la communauté musulmane. Là, j'ai vu que le problème de la précarité, dans certains cas, ce n'est pas la formation. La culture constitue encore une barrière. Il y a des stéréotypes aussi. Certaines femmes et filles croient que pour mener sa vie il faut d'abord avoir un mari qui ait de l'argent. Alors les femmes, au bas âge des enfants, ne se mettent pas au travail. Et, à l'âge avancé, on voit les conséquences de la précarité chez la femme, parce qu'elle n'a pas eu le temps de penser d'abord à elle. Elle pense à la vie qui est devant elle et, quand le mari n'est pas là, quand le mari n'a pas de moyens, la précarité et la pauvreté arrivent. 

 

Quand on n'a pas d'éducation, on est limité aussi dans les activités à entreprendre. D'autre part, les gens donnent seulement des formations sans donner les moyens et c'est peine perdue. D'autres donnent les moyens sans donner de formation. Il faut donc une coordination pour accompagner les femmes dans la formation et leur permettre d'a développer un business. 

 

En Afrique, il y a aussi beaucoup de mariages précoces. Là on ne s'y prépare pas souvent, c'est parce que les familles le décident ainsi. En RDC, quand une fille est enceinte, c'est trop courant, la famille amène directement la fille chez le garçon. Chez le garçon, on commence par refuser, on ne veut pas d'elle, et la fille reste là. Pour la suite de la vie, c'est compliqué. Si le marié n'est pas intéressé, c'est la femme qui doit subir les conséquences dans la pauvreté parce que les conditions du mariage ont été forcées. 

 

Comment les aider ? Il faut commencer par former, aider et accompagner pour voir le nombre de femmes précarisées diminuer. Il faut des actions concrètes. Pour y arriver, la première solution viendra de la solidarité des personnes. La solidarité commence déjà quand on est ensemble pour une cause. Directement, il y a des personnes liées à la Fondation Millennia2025, d'autres qui vont s'y joindre : ensemble, on parle de Millennia2025 UP, en avant, en avant ! Le réseau va se renforcer et on va y arriver. 

 

Depuis plusieurs années, pour aider les femmes, les organisations internationales; les gouvernements et les personnes du secteur privé estiment nécessaire de renforcer les capacités. Il faut faire des plaidoyers pour l'égalité des chances pour les filles, renforcer l'éducation, lutter contre les violences sexuelles, c'est très bien jusque là. Maintenant je trouve qu'il faut aussi donner une forme d'accompagnement. On renforce les capacités, on donne des moyens théoriques. C'est pourquoi je veux appeler tout le monde ici à se mettre ensemble pour voir comment on peut faire avec Millennia2025 un réseau international des personnes qui passent à l'action. C'est le message que je voulais donner, les moyens ce sont les personnes, après on pense à autre chose par nos idées.  

 

> Vidéo

Photos : Julien Destatte (c) Millennia2025 Women and Innovation Foundation

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