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Concrete action and international conference, University of Namur
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1ère session d'action :
Femmes en lutte contre la pauvreté et les associations qui les représentent
Créativité => Solidarité => Innovation => Action => Egalité
Philippe Defeyt
Economiste, Président du Centre Public de l'Action Sociale de Namur
Extraits
La question des familles monoparentales
Philippe Defeyt a publié récemment une étude sur les familles monoparentales qui se base sur des données administratives complètes (http://www.iddweb.eu/docs/Monoparentales.pdf). Cette étude confirme largement les résultats de ces enquêtes mais les approfondit, les nuance et va plus loin.
Les familles monoparentales sont de plus en plus nombreuses, les parents, père ou mère, ont moins de chance que d'autres d'avoir un emploi, souvent à temps partiel, souvent moindre qu'un autre temps partiel, et souvent dans des catégories de salaires inférieurs.
Le taux de pauvreté pour les familles parentales est immensément plus important que pour les autres catégories de populations : deux fois et demi plus élevé.
Il y a quelques problèmes : la première chose, c'est une absence de perspective. On s'intéresse aux familles monoparentales comme si c'était en soi le fait de devenir famille monoparentale qui explique la pauvreté. Je pense au contraire qu'il y a aujourd'hui - puisque les familles monoparentales concernent essentiellement des femmes -, qu'il y a aujourd'hui des femmes qui, plus que d'autres, sont dans les conditions pour devenir familles monoparentales; et qu'il y a plus de femmes que d'autres qui, quand elles sont ou deviennent familles monoparentales, ont des éléments de fragilité qui vont les enfoncer.
La fragilité d'un nombre important de femmes de familles monoparentales se situe avant dans le parcours, mais ça on ne veut pas le voir.
La deuxième chose qui me dérange est que le politique est extraordinairement hypocrite par rapport à cette situation. On va s'occuper des femmes en familles monoparentales, mais demain la Communauté française s'apprête à demander à l'ONE de faire des efforts de restriction. On diminue l'allocation de garantie de revenus dont bénéficient en fait énormément de femmes qui travaillent à temps partiel, et je pourrais aligner comme ça des mesures qui montrent l'hypocrisie totale d'un certain nombre de politiques par rapport aux questions de pauvreté.
La première manière de s'occuper des enfants pauvres, c'est de faire en sorte qu'on ne diminue pas les revenus de leurs parents.
Les femmes mères de familles monoparentales, on en voit beaucoup dans les CPAS. Et contrairement à l'image que certains en ont ou certains colportent sur le fait que les gens qui sont au CPAS seraient dans un hamac social, on voit tous les jours un nombre incroyable de femmes qui travaillent à temps partiel et qui viennent chercher un complément de revenus au CPAS.
Ce qu'il faut retenir :
1. On n'a pas fini le combat à la fois social, politique et culturel sur la nécessité pour tout le monde et les femmes en particulier de garantir leur autonomie. Les femmes en précarité ont des difficultés à garantir leur autonomie parce qu'il leur est encore plus difficile que d'autres d'accéder à un emploi et encore plus à un emploi correctement payé. Elles sont plus que d'autres soumises à la volonté de partenaires qui souvent ne voient pas d'un bon œil qu'elles prennent leur élan. Il faut continuer ce combat, culturel, politique et social à la fois, pour vouloir et pour garantir l'autonomie des femmes et en particulier de celles qui connaissent des problèmes de précarité.
2. L'insertion sociale et l'insertion socioprofessionnelle restent essentielles. Il existe aujourd'hui sur le terrain des expériences extraordinairement positives d'activités qui travaillent essentiellement avec des femmes seules avec des enfants : par exemple NATISE - Namur Titres Services -, une entreprise d'insertion au sens légal du terme en Région wallonne, où l'on fait un vrai travail d'insertion. La première caractéristique est que toutes les femmes ont un contrat à temps plein. C'est une entreprise où les personnes qui le souhaitent ont droit à un demi-jour de formation par semaine, payé par l'employeur. On les accompagne, on les aide, et cela donne des résultats remarquables. Des expériences comme cela, il faudrait les multiplier parce qu'elles sont largement insuffisantes.
Et si demain la Région wallonne doit réfléchir à ces aides à l'emploi, elle ferait bien de réfléchir ces aides à l'emploi aussi en termes de possibilités d'insertion pour des mamans de familles monoparentales et je pense notamment au développement indispensable de l'aide aux personnes âgées.
> Vidéo
Photos : Julien Destatte (c) Millennia2025 Women and Innovation Foundation
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